Les MacManouche :
balade dans Craponne-sur-Arzon (1)
octobre 2020
« Craponne apparaît dans les textes vers 990 (étymologie préindo-européenne : l’eau du rocher, de crap le rocher, et onna l’eau qui sourd). Des sources jaillissaient autrefois des rochers dominant la ville au nord-est. Lors de la construction de la voie ferrée, le talus a bouleversé le terrain et détourné les sources.
Le plateau de Craponne a toujours été un lieu de passage très fréquenté :
Deux chemins très anciens s’y croisent : La Bolène et le chemin de la Rodde, complétés ensuite par une étonnante étoile routière. La Bolène, voie charretière entre le Puy et la plaine du Forez, fut également empruntée par les pèlerins se rendant de Cluny au Puy et à Saint-Jacques de Compostelle. Le chemin de la Rodde poursuivait droit au nord, vers les monts du Forez. Issus de pistes néolithiques, ils reliaient les villages en suivant les points hauts du relief. Ils étaient bordés de sources et de lieux cultuels. »
La place du For , lieu d’échanges :
« Ces chemins permettaient d’accéder aux rendez-vous marchands. A l’époque gauloise, des ''magos'' (= grandes foires), avaient lieu aux frontières entre peuplades. Le centre des échanges de Craponne s’est établi au principal carrefour des chemins anciens : la place du For (de forum, « lieu de rencontre »). »
« Capture commerciale :
Au Moyen Age, un magos semble s’être déplacé de Pontempeyrat à Craponne Ce phénomène de capture commerciale était fréquent : la voie romaine allant de Lyon à Toulouse, passant deux kilomètres à l’est de Craponne, était destinée à l’origine aux troupes et aux courriers impériaux en évitant les crêtes et les bourgs. En n’entretenant plus le Chemin de César, les Craponnais auraient contraint les muletiers et les pèlerins à faire le détour par leur ville. »
La tour-porte dite « le Donjon »
« Moyen Age, la ville se développe au pied du castrum appartenant à l’une des plus anciennes familles du Velay : les Beaumont. Elle se fortifie, englobant notamment la place du For. Après 1450, une deuxième enceinte est construite autour de la ville qui s’est étendue le long de la Bolène. »
« Alors que les guerres de religion font rage, le gouverneur SaintVidal ordonne la démolition des anciens châteaux inhabités qui pouvaient servir d’asile aux ennemis et aux malfaiteurs : en 1576, le château de Craponne est rasé, la tour-porte dite « le donjon » restant le seul témoignage de son existence.
L’année suivante, la ville est ravagée par les protestants placés sous le commandement du Capitaine Merle. Les murailles sont enfin terminées en 1586. A la fin des guerres de religion, les remparts deviennent inutiles. A l’étroit dans la ville close, la population obtient des Polignac l’autorisation de bâtir contre la muraille et d’y ouvrir portes et fenêtres.
En 1769, les remparts subsistants sont démolis, à l’exception des tours de Pasturel et du Marchedial. »
« Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, cette tour-porte (XIIème et XIIIème siècles) est le seul vestige du château détruit en 1576. »
« Elle relia ensuite la ville à l’église et au cimetière. »
Passage en berceau, recto et verso
« Au-dessus du passage en berceau, deux salles voûtées superposées ont fait office de prison. Le marquis de Surville, chef royaliste arrêté en 1798, y passa une nuit avant d’être fusillé au Puy.
Au XVIIème siècle, la communauté de Craponne a installé au sommet du donjon une horloge avec un cadran sur chaque face et une cloche pour sonner les heures. »
« Voici l’ancienne basse-cour du château, au cœur de la première enceinte fortifiée de la ville. »
« Établie au carrefour de deux chemins, la place du For est le premier quartier commerçant de Craponne. Ici se vendaient volailles, œufs et beurre.
Le petit marché couvert abrite aujourd’hui l’office de tourisme. »
« La fontaine monumentale date du XVIIIème siècle. »